A cour ou à jardin

Avril 2015: le spectacle "Festen" à l'espace Aragon à Villard Bonnot et à Grenoble .

Compagnie Contrebande

Vivre à la fois deux passions, celle du théâtre et celle des plantes, peut paraître surprenant, voire peut-être un plaisir de dilettante. Je revendique cette qualité, au sens étymologique : dilettante… celui qui se délecte ! Comme s’il fallait choisir entre la musique et la peinture ! J’ai la prétention d'aimer voyager d’un univers à l’autre, parfois associés, par exemple dans le cadre de ces « causeries botaniques » que je vais bientôt promener sur les routes de France, parfois séparés comme je viens de le faire dans « Festen » en tant que pur comédien au sein de la Compagnie Contrebande, sous la direction de Sylvie Cleyet, ou en tant que pur Herboriste dispensateur de doux conseils dans mon échoppe chambérienne. La réalité est bien toujours la même : un propos, un public, un moment d’humanité, et souvent une fulgurance. Parfois des projecteurs, des musiques, parfois rien du tout, seule la parole, l’écoute confiante. Toujours le partage. Il y a tant de correspondances entre le spectacle de la nature et le spectacle vivant, entre la saison des plantes et le temps de la représentation théâtrale: la lumière illumine peu à peu le monde, le plateau, tout se met en place, l’intrigue se noue au milieu de la scène et de la clairière, on rit aux premiers bourgeons, on pleure à la première tempête, les herbes occupent le territoire, puis disparaissent, étouffées par d’autres plus arrogantes, et Scapin s’amuse. L’Histoire avance, avec autant de folie et de fantaisie dans le monde végétal que dans celui des hommes. Croiser leurs respectives aventures, jouer leurs singulières histoires, voilà qui a donné du sens à mon parcours.

Et j’aime parfois oublier la botanique pour redevenir simple comédien.

Et j’aime humer l’effluve des violettes sauvages sous le soleil d’avril.