HETRE AMOUREUX
- « Ainsi telle que la faîne espère
Que toute la neige disparaisse
Pour se poser telle une caresse
Sur l’herbe douce de la terre,
J’attendrai donc, ma douce amie
Que l’hiver ait fermé son sac
Pour qu’au printemps tu dises oui
A mes complaintes élégiaques.
Ainsi telle que la faîne implore
Que l’écureuil soit endormi
Dans une niche tout confort
Avec son ventre bien rempli,
Je te ferai, Ô ma Roxane,
Ton compliment et ma pavane
Et mes quatrains de Cyrano.
Ne suis-je pas ici le plus beau ?
Ainsi que la faîne s’imagine
Avec une tige et des racines,
J’ai commandé à mon tailleur
Tout un costume de danseur :
Chaussures en cuir pour le tango,
Chemise à fleurs pour le paso,
Quand nous serons sur la piste,
Tu verras bien qui est l’artiste ! »
Mais cette histoire, presque la même
Que Juliette et son Roméo
Finit fort mal, mon cher lecteur,
J’en suis navré, ah quel malheur !
Car hélas, c’est un jeune mulot
Fort peu frileux, un intrépide,
Qui du hêtre boulotta la graine
Certains destins sont bien rapides !
La faîne, fruit du Hêtre, Fagus sp. à ENTREMONT LE VIEUX (73) le 2 janvier 2022
(c) Texte et photos Yves YGER, janvier 2022
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