LE HOUX ET MELUSINE
Comment avait-il poussé là
Dans l’antre de cette cascade ?
Quel oiseau fou, aimant l’eau froide,
Un soir d’automne déposa
Dans une fissure de la muraille
Sa drupe rouge comme un fanal ?
Quel insensé, ce volatile !
Voyons, comment ne savait-il
Que sitôt le prochain dégel,
La toute petite cascatelle
Et ses aimables gouttelettes
Se changeraient en grosse tempête ?
Et voici le torrent qui tombe :
De la falaise l’eau dégringole
Nettoyant tout en furibonde.
Mais planté en son alvéole,
Notre rubis prend des racines
Dans la pierraille éclaboussée.
Serait-ce qu’une Mélusine
L’ait dans son repaire protégée ?
Le houx grandit, question de temps :
Deux centimètres à peine par an.
Dans cinquante hivers, mes amis
Les oiseaux seront bien nourris !
Quand la Nature le veut bien,
C’est qu’une fée est dans le coin.
Le Houx, Ilex sp, dans la cascade de l’Alloix, à Saint Vincent de Mercuze (38), le 2 septembre 2021
© Texte et photos, Yves YGER, septembre 2021
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