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LE NOYER, LE SORCIER, ET LES DEUX BRIGANDS

En bordure d’une forêt était une masure Où vivait un sorcier que les gens redoutaient C’était un rustre, un butor : il empêchait Qu’on touchât, même de loin, au bord de sa clôture Car depuis fort longtemps près de son mur en ruine, Un noyer avait poussé qui donnait des noix. Mais pour la maraude, gare à la chevrotine ! Le bonhomme était lourd, et ne plaisantait pas. Un jour, sous son noyer, après un coup de vent Deux brigands tentèrent d’y remplir leurs paniers Pan ! Pan ! Ce fut une grand peur, leur enlevant A jamais, plus jamais, l’envie d’y retourner ! Mais une nuit d’hiver, on entendit hurler Un loup, tout près de la chaumière maudite. Le lendemain, au matin, mort était le sorcier. Le curé refusa que la messe fut dite. Monsieur le maire dit qu’il fallait bien l’inhumer Mais pas de monnaie pour payer le croque- mort, Ni même un sou pour acquitter le menuisier, Et dans la cave du mage pas de trésor l On scia son noyer, on débita des planches. Dans la vilaine boîte on mit le macchabée, Mais pour la soulever pas de volonté franche Ni porteur pour le boulevard des allongés !

On tortillait, on hésitait, mais tournait l’heure ! Dieu ! Que faire ? finalement quelqu’un proposa D’aller quérir les deux brigands, les maraudeurs : Eh ! ils n’ont ni dieu ni religion ces gens-là ! On courut au chantier, où ils volaient des pierres, On amena les fripons, on leur fit des manières, Mais pour porter le cercueil, pour seul salaire, Un sac de vingt livres de noix ils exigèrent...










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