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LES FOURMIS ET L'EPICEA


Dans la fourmilière, c’est l’épidémie :

Une bactérie fait de la misère

A la colonie des rousses fourmis.

Sous leur monticule, elles ont mis des masques :

Sur leurs mandibules, ça n’est pas relax,

Vraiment pas pratique, ni très poétique.

Ah, mais quelle affaire, ces gestes-barrière,

Quand toucher l’antenne, c’est dans ADN !


Immense hécatombe chez les ouvrières :

Elles creusent des tombes dans leur cimetière.

Vite, un orémus : même chez les fourmis,

Gare au terminus !


On dit que sous terre, une fourmi noire,

Une apothicaire leur fait des combines :

Elle moule, elle cuit des boules de résine

Pour les vendre en douce à celles qui toussent,

Et ça les guérit !

Trafic amoral, commerce illégal :

Même chez les fourmis, tout pour le profit !


Voilà qu’on arrête, la noire chimiste :

Jamais elle n’accepte de dire ses pistes.

Ce n’est qu’après sept interrogatoires

Que toutes les recettes du laboratoire

Sont enfin publiques : c’est de l’épinette

Et cette sève-là, est antiseptique.

Alors décision de la Grande Reine :

Comme antipoison des vapeurs malsaines,

Sur toutes les courtines, et dans tous les trous,

Des boules de résine, il en faut partout !

Et dans tous les cas, pour mieux assurer

La sécurité, il faudra planter

Un épicéa dans la bonne terre

De la fourmilière. Et voilà pourquoi

Quand on se promène, le soir dans les bois,

On peut constater qu’ici a poussé,

Un jeune conifère dans leur monastère.


Fourmis prolétaires, je peux l’assurer,

Comme les infirmières, il faut vous louer !


L’épicéa, Picea abies, sur les Monts, à ENTREMONT LE VIEUX (73), le 12 avril 2021

© Texte et photos, Yves YGER, avril 2021

Toute utilisation à but commercial interdite



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