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MA VERVEINE AU TRIBUNAL




Amis, il faut clamer partout cette infamie,

Cette rapine fort vilaine :

On a volé son joli nom à la verveine,

Dite herbe de Vénus, puis herbe de Marie.

J’affirme : cette herbe était sacrée

Depuis le grand Dioscoride et Pline l’Ancien,

Même s’il faut une loupe pour sa fleur distinguer bien.


Détourner le patronyme d’une verbénacée

Pour le donner à une plante du Pérou,

Une indienne très odorante, une capiteuse,

Que ramena Commerçon, faute malheureuse,

D’une lointaine expédition du monde au bout

Est grande vilenie, est un odieux forfait

Qu’on a raison de dénoncer

Aux plus hautes autorités,

Et à ces faussaires faire procès !


Nommons l’exotique : Aloyse, ou Citronnée

Mais alors la Mélisse risque de contester !

Citronnelle serait clair, mais c’est déjà le nom

D’une graminée indienne, le Cymbopogon !

Ah ! décidément, tous ces noms vernaculaires

Mériteraient qu’on renouvelât les dictionnaires !

Moi je veux rester l’avocat

Qui rétablira dans ses droits

Ma mignonne verveine, timide des fossés,

Que j’ai su reconnaître quand j’étais écolier.


La verveine officinale, Verbena officinalis

La « verveine citronnée », Aloysia citriodora

A Beg Léguer, près de LANNION (22) le 11 août 2021

© texte et photos Yves YGER, Août 2021



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