NE PAS CONFONDRE
Comme c’est le temps des primevères,
Et qu’il faut avoir l’esprit clair,
Je veux éclairer vos lanternes,
Vous raconter mes balivernes.
Parmi ces fleurs en gilet jaune,
Il y en a trois, bien ordinaires.
Commençons donc par la première.
Le haut talus, c’est son royaume :
La primevère dite vulgaire
Mérite mal son patronyme.
Ses feuilles en gaufre sortant de terre,
Et sa rosette simplissime,
Corolle pâle bien symétrique,
Apparaissant depuis janvier,
Bouquets charmants économiques
Pour les salades colorées.
Elle dit la fin de la grisaille,
Et du printemps les retrouvailles.
Parlons alors de la deuxième :
C’est la primevère élevée.
Ses fleurs de couleur jaune crème,
Au bout de tiges allongées,
Nous émerveillent dans les clairières
Les pâturages, les sous-bois clairs,
Par leur finesse, leur élégance.
On peut aussi les consommer :
Faites vous même l’expérience
Et invitez tout le quartier !
Mais la troisième, la plus célèbre,
C’est celle qu’on nomme le coucou.
Attention ! car parmi les herbes,
Ce surnom est porté beaucoup :
La pulmonaire et puis l’orchis,
Et le silène, et le narcisse
Sont de facétieux homonymes.
Amis, soyons donc latinistes,
Et partageons son nom sublime :
« Primula officinalis ».
Avec ses pétales citrins,
Son air pincé, même un peu fier,
Elle séduira les pharmaciens
Et les pneumo-physiologistes,
N’oublions pas les herboristes,
Comme potion des poitrinaires.
Enrichissons nos connaissances,
Aimons, cueillons avec prudence
Les fleurs sauvages de nos campagnes :
Prairies sont terres de cocagne !
La primevère vulgaire, Primula vulgaris L.
La primevère élevée, Primula elatior L.
La primevère officinale, Primula officinalis L.
Dans la vallée des Entremonts, en Chartreuse (73), le 3 avril 2021
© Texte et photos Yves YGER, avril 2021
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