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PAIX ET BROUILLARD

C’est en novembre que Montaigne quitta Chambéry. En ce mois de janvier d’un hiver qui ne vient toujours pas, c’est la même brume que j’ai choisie. La même résignation, la presque désespérance qui assoupissent le spectacle du monde. Silence. Même les bateaux taisent les clapots sous les pontons. Le Bourget, Bourdeau,

marcher longtemps au plat du lac, puis trouver le mauvais chemin de rocaille qui joue avec la route et grimpe vers le col. Entrer dans le brouillard comme dans le bonheur. La porte est ouverte et je souris de ma belle solitude. Pacte avec les mousses. Contourner les singuliers lacs de Chevelu par leurs sentiers de marécages, puis rechercher, comme un jeu, les bâtisses qui pouvaient exister au XVIème siècle : Montaigne a-t-il jeté un regard à ces fermes, ces maisons fortes, ces châteaux, qui s’égrènent sur les tertres qui bordent le chemin ? A-t-il abreuvé ses chevaux à ces fontaines ? J’imagine ce monde d’avant la vitesse. Il me plaît bien. Puis accoster tout doucement à Yenne chez mon amie Françoise, qui aime les plantes et les gens. Une première étape nimbée de paix.




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