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La séparation

Il est des amours qui s’éteignent. Un jour, sans haine, sans colère, on ne s’aime plus. Nous en avons pourtant passés, tous les deux des journées, des semaines, des mois ensemble, sur les chemins de la vie. J’entendais son murmure rassurant, elle soulageait ma peine sur les longues routes, je la chérissais, je la maudissais quand elle grognait sur les sentiers, et quand elle se trainait dans la boue comme une charrue. Elle a connu les pleurs, la pluie, les orages, mais toujours, rassurante, elle m’entourait de ses deux bras.

Un jour cependant, j’ai voulu reprendre ma liberté. Je sentais bien que c’était fini, que j’avais suffisamment plié sous son attelage, et qu’après toutes ces épreuves partagées : l’amour était mort. Je décidais maintenant qu’elle irait vivre dans mon garage, cette charriotte que j’avais tant aimée.

A moi la liberté ! Je veux désormais m’affranchir de la boue des sentiers, surtout en ce printemps où je vais traverser Morvan, Sologne et Normandie, terres où l’eau bienfaisante encense les chemins et remplit les ornières. Je veux prendre les pistes les plus étroites, les plus tortueuses, sans me soucier des buissons qui coincent et des escaliers qui secouent. Certes il va falloir faire des choix, accepter le port de la charge, et limiter les bivouacs libertaires. Le poids du sac à dos, c’est le prix de la liberté de l’esprit. A vérifier, mais j’ai confiance dans cet ancien amour retrouvé !

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